
Mon but
- Établir un groupe conseil qui vise à donner une identité à un lieu ou un espace en s’appuyant d’abord et avant tout sur l’art, ce lieu pouvant être d’usage personnel ou commercial.

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Mes choix
- Par ailleurs, ce groupe conseil n’aura pas de préférence de style, de genre, de mode, de sujets, de médiums ou de culture; il est ouvert à toutes les écoles de pensée.
C’est une manière de vivre
L’art est une figure de l’extase et du divin. L’art sait faire détonner en nous des éclairs de silence, quelques fois comme une vision lointaine, évocatrice, d’autres fois comme une expérience plus intime, ébranlante, ou encore comme une exaltation, un ravissement physique et psychique. Il est donc acquis que l’art devrait nous faire sentir quelque chose qui est à l’opposé de la confusion et de la perplexité. Je ne crois pas que le format, le monumentalisme, s’efforcer à étourdir, à choquer, ou tout autre subterfuge pour impressionner ne remplace une impression vraie. L’utilisation de matériaux inusités peut être applaudie, mais elle ne garantit en rien l’aura du produit final. Je m’intéresse peu aux habilités ou aux prouesses techniques, à moins qu’elles ne soient transcendées, et elles m’amène de la joie lorsqu’elles le sont, mais encore une fois, je ne tiens pas à être ébloui, au sens péjoratif du terme, mais d’abord ému, puisque je suis en quête de ce qui se lit avec le cœur plutôt qu’avec les yeux. Le contenant devrait laisser priorité et servir le contenu; sa plus grande qualité serait sa capacité à le révéler.
Pour un contemplatif autant que pour un taoïste, « faire un » aussi bien avec soi-même qu’avec son environnement est indissociable de l’émotion en art, puisqu’il est essentiel pour avoir accès aux sentiments lovés au plus creux de notre être. L’unité est aussi vitale pour saisir le véritable sens d’un autre concept central au taoïsme, celui du « non faire », qui veut que le geste reste perméable à une force ambiante naturelle, ou, d’autres diront, presque surnaturelle, afin de la laisser agir avec soi ou encore, notion plus subtile, nous inspirer la retenue, afin de lui laisser le champ libre. Inutile de préciser que l’artiste, consciemment ou non, par la grâce d’un don inné qui fait de lui un messager involontaire, ou parce que la vie, souvent par des épreuves, a su ouvrir une brèche jusqu’à son âme, participe ainsi inopinément au miracle de la création. Si la beauté sauve le monde, c’est parce qu’elle fait grandir en soi un respect révérenciel pour lui et nourrit l’amour qui lui est dû, et si l’amour est roi, c’est qu’il règne sur celui-ci en retour et détermine ainsi son avenir.
Le symbole taoïste du yin et du yang suggérant l’unité des contraires, le « non-faire » renvoie donc à l’idée plus occidentale d’une foi ferme et tranquille qui sait s’inscrire dans l’ordre des choses ou évoluer au gré de son désordre. En clair, l’art révélant ce qui n’est d’abord pas évident à l’œil nu, on peut comprendre que l’artiste puisse déceler une grande Idée, une beauté cachée ou encore le sacré au milieu du chaos, ou encore qu’il sache trouver un sens majestueux à ce qui semblait d’abord être le fruit d’un égarement ou l’apparence d’une erreur, et qu’il marie ainsi souvent innocemment les extrêmes pour obtenir une vérité sublimée. Nul ne devrait donc se voir surpris qu’un tel artiste soit tributaire des deux !
Dominique Préfontaine

